GÉNÉRALITÉS SUR LA NORMALISATION ET LA QUALITÉ

<= Notes sur les pratiques techniques


La normalisation (standardization): la normalisation a pour objet de fournir des documents de références comportant des solutions à des problèmes techniques et commerciaux concernant des produits, bien et services qui se posent de façon répétée dans des relations entre partenaires économiques, scientifiques, techniques et sociaux. Il faut bien se rendre compte que la norme constitue un outil sans lequel nos sociétés extrêmement sophistiquées ne sauraient fonctionner.

De nos jours la normalisation, plus encore que de fixer des moyens pour réaliser des produits, tend à fixer des objectifs à atteindre, sans préjuger de la méthode employée, laissant le soin aux entreprises d’innover et de trouver des moyens techniques adéquats.

Naturellement toute norme fait l’objet d’un suivi afin dévaluer sa pertinence et de détecter le moment où il conviendra de la réviser pour l’adapter aux nouveaux besoins identifiés.


Les instituts de normalisation:

Monde: ISO (international standardization organisation)

Europe: CEN (Comité Européen de Normalisation)

France:

Afnor (association française de normalisation)

Allemagne:

DIN (Deutsches Institut für Normung)

Royaume-Uni:

BSI (British Standard Institute)


Le système des normes françaises:

Typologie des normes françaises:

Classe de la norme (lettre de A à Z)

Sous classe de la norme (2 chiffres)

Trois chiffres repérant la norme dans la sous classe

date

titre

Classes des normes françaises:

A: métallurgie

B: carrière, céramiques, verre réfractaire, bois, liège

C: électricité

D: économie domestique, hôtellerie, ameublement, aménagements

E: mécanique

F: chemins de fer

G: textiles et cuirs

H: distribution physique des marchandises

J: constructions et industries navales

K: banques, valeurs mobilières, assurances

L: aéronautique et espace

M: combustibles, énergie nucléaire

P: bâtiment et génie civil

Q: papiers et cartons, technologie graphique

R: automobile, motocycle, cycle

S: industries diverses

T: industries chimiques

U: matières et objets utilisés en agriculture

V: produits de l’agriculture, de la pêche et des industries agroalimentaires

X: normes fondamentales, normes générales

Z: administrations, commerce, documentation, traitement de l’information.

A quoi ressemble une norme:



Le système des normes européennes:

  • EN: norme européenne homologuée. Lorsqu’elle est adoptée elle est obligatoirement mise en application au niveau des états membres qui doivent obligatoirement retirer les normes concurrentes
  • HD: document d’harmonisation: son adoption est obligatoire au niveau des états membres mais ceux ci peuvent laisser des normes nationales concurrentes
  • ENV: prénorme européenne. Les normes nationales en contradiction peuvent être maintenues en l’état

Lors de l’élaboration d’une norme européenne les organismes nationaux des état membres ne peuvent pas établir de normes nationales contraires


La notion de produit: Autrefois signifiant un objet fabriqué, ce terme a tendance a prendre une signification de plus en plus large. Les normes actuelles de qualité distinguent trois types de produits:

Produits:

Produits manufacturés (automobile, machine-outil, etc.)

Produits issus de processus continus (produits chimique, alimentaires, etc.)

services

La vie d’un produit s’organise autour de trois grandes étapes:

ETAPES PRINCIPALES SOUS-ETAPES RESULTATS

Conception: elle aboutit à la définition du produit, sous une forme descriptive (dessin, nomenclature, etc.). La conception est déterminante pour la qualité et le coût d’un produit

Etude de faisabilité

Dossier de définition

Dossier justificatif de la définition (notes de calculs, résultats d’essais, etc.)

Etude d’avant projet

Développement (étude détaillé)

Production: aboutit à la réalisation concrète du produit; elle concrétise la qualité d’une conception.

Préparation de la production: étude et mise au point des procédés, outillages, et mise en place de moyens

Produits matériel, service, etc.

Qualification: évaluation de l’aptitude d’un procédé, d’une chaîne de fabrication, d’un fournisseur, d’un composant, etc. à concourir de manière sûre à l’obtention de la qualité du produit final

Utilisation: elle est assistée par la maintenance




La qualité (quality): la qualité n’est pas le haut de gamme, l’hypersophistiqué. C’est une réponse ajustée et économique à un besoin donné. On peut définir la qualité comme étant l’aptitude d’un produit à satisfaire des besoins (exprimés ou implicites) d’utilisateurs. Souvent le client veut : qualité, coût, délai (quality, cost, delivery)
  • Maîtrise de la qualité (quality control): se rendre maître des caractéristiques qui sont les composantes de la qualité du produit. (i.e. maîtriser le processus de création).
  • Assurance de la qualité (quality assurance): donner au client l’assurance de la qualité, c’est à dire lui justifier rationnellement que la qualité voulue sera obtenue. L’assurance de la qualité est le fait de définir et mettre en œuvre les dispositions propres à fonder cette confiance.
  • Management de la qualité (quality management) : c’est la conduite des démarches de qualité.
  • Les facteurs de la qualité: on distingue trois niveaux, qui naturellement dans la réalité s’interpénètrent:
    • Technique, c’est bien évidemment la condition sine qua non
    • Méthodologique, la méthodologie est en quelque sorte au service de la technique
    • Humain, ce qui est évident
Démarches fondamentales de la maîtrise de la qualité:
  • prévention: elle vise à empêcher l’apparition d’anomalies, donc à éliminer par avance toute cause potentielle d’anomalies; il est difficile de tout prévoir, mais c’est ce vers quoi doit tendre toute démarche qualité (mieux vaut prévenir que guérir).
  • Correction: vise à éliminer les causes d’anomalies constatées, pour éviter le renouvellement de ces dernières. Il est à noter qu’une anomalie coûte d’autant moins cher qu’elle est détectée plus tôt et corrigée plus vite.
Pour ce faire, on utilise des méthodes pour déterminer les causes des anomalies. On distinguent les causes systématiques, internes au processus, et les causes accidentelles. Une fois les causes déterminées, on peut essayer de trouver les remèdes.

Diagramme Pareto: il a pour but de classer des faits par causes ou par origine, et ainsi de fixer objectivement des priorités (cela est fondé sur le fait que le plus souvent c’est 20% des causes qui produisent 80% des effets « vital few, trivial many »)

Diagramme causes-effets ou Ishikawa: il s’agit d’un mode de visualisation et d’analyse des causes possibles d’un effet constaté. L’exemple donné est simpliste, mais il existe des cas infiniment plus complexe où l’utilisation de ce diagramme s’impose.


Normes des systèmes qualité: les plus utilisées actuellement sont les normes ISO de la série 9000, totalement révisées en 2000. elles comportent des exigences et des recommandations pour bâtir un système qualité cohérent et efficace:

  • ISO 9000: principes essentiels et vocabulaire
  • ISO 9001: exigences pour l’assurance de la qualité
  • ISO 9004: lignes directrices pour l’amélioration des performances de l’entreprise

La certification: son objet est de garantir, par l’intervention d’un organisme tiers, la compétence d’un professionnel, la conformité d’un produit, d’un service ou d’une organisation à un référentiel normatif pré-établi. Pour cela des audits sont pratiqués dans les entreprises par des auditeurs.


Sources: La normalisation - Que-sais-je n°1954
La qualité – que sais-je n° 2779